Article de correspondant.e.s paru dans L’Anticapitaliste – 573, paru le 17 juin 2021.
Une production du collectif Vacarme(s) films : fedayin-lefilm.com.
Le film sur le combattant arabe Georges Abdallah, le plus ancien des prisonniers politiques d’Europe : 37 années de prison.
L’histoire d’une époque charnière
Enfin ! Oui, ce mot a tourné dans nos têtes à l’annonce de la sortie du film. Car enfin des militantEs cinéastes ont préparé ce projet et l’ont mené à bien. Et plus encore, car ce film est aussi une véritable réussite.
D’entretiens en témoignages, l’histoire se déroule et s’éclaire. Des montagnes de Koubayat au Nord Liban aux camps palestiniens de Beyrouth, la militance de Georges Abdallah prend sa véritable ampleur.
On saisit mieux son rôle politique dans une époque charnière tant au Proche-Orient qu’en Europe. Georges combattait farouchement pour l’unité anti-impérialiste de ces deux zones de luttes.
Commandant du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) dans la province de Tripoli, puis face à l’urgence, volontaire pour des actions internationales. Georges Abdallah a été un de ces commandants qui ont rejeté le dictat des puissances impérialistes contre l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). Ces promesses fumeuses d’appui à un règlement pacifique en échange de l’arrêt des opérations extérieures qui ont tant popularisé la résistance au début des années 1970.
Dans la continuité de la gauche révolutionnaire et internationaliste palestinienne, Georges Abdallah et ses camarades ont frappé les véritables organisateurs de la guerre du Liban et les souteneurs patentés des agressions israéliennes successives dans ce pays, en particulier les gouvernements américains et français.
Certainement, il y eut des morts, mais des morts ciblés : le n°2 du Mossad pour l’Europe, l’attaché militaire de l’ambassade américaine à Paris… Georges Abdallah, au fond de sa cellule, assume et revendique son combat.
Un scandale politique et une affaire d’État
Il est emprisonné depuis le 24 octobre 1984… et libérable depuis 1999 ! Au cours des deux dernières décennies, les différents gouvernements bourgeois – quelle que soit leur couleur politique – se sont opposés à sa libération et à son retour au Liban.
Aujourd’hui, toutes celles et tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à cette affaire savent qu’il a été condamné sur la base de fausses preuves constituées par la police politique (de l’aveu même de l’ancien directeur de la DST, Yves Bonnet, aujourd’hui retraité et membre du RN), qu’il a été « défendu » par un avocat taupe de ces mêmes services, que lui et sa famille ont été accusées à tort d’attentats massacres dans les rues de Paris à la veille de son procès dans le but de rendre acceptable sa condamnation à perpétuité.
La condamnation de Georges Abdallah et son maintien en prison sous la pression des USA et d’Israël est un scandale politique et une affaire d’État !
Il est essentiel que les militantEs anticapitalistes voient ce film pour saisir pleinement la dangerosité de la répression contre les combattants anti-impérialistes. C’est aussi un film formateur et en cela il est aussi une action politique.
Nous devons non seulement le voir mais plus encore nous devons aider à sa diffusion la plus large, dans les cinémas, dans les centres sociaux, dans les lieux de lutte… partout !