Article de Pierre Barbancey pour le journal l’Humanité, paru le 27 mai 2021

Le rendez-vous, dont l’Humanité est partenaire, propose jusqu’au 6 juin des dizaines de courts et longs métrages de cinéastes palestiniens. Actualité oblige, le rendez-vous offre un autre regard sur Jérusalem, ville frappée par tant de bouleversements ces dernières années.

Créé en 2015, le Festival Ciné-Palestine (FCP), qui se déroule dans plusieurs lieux en Île-de-France, s’est donné pour mission de contribuer à la promotion du cinéma palestinien. L’Humanité en est l’un des partenaires.

Il est incontournable cette année après les événements survenus à Jérusalem-Est, où les jeunes Palestiniens ont exprimé leur refus de l’expulsion de familles par des colons dans le quartier de Cheikh Jarrah. Une colère réprimée par la police israélienne jusque sur l’esplanade des Mosquées et qui s’est poursuivie par d’intenses bombardements sur la bande de Gaza durant deux semaines, faisant près de 250 morts, dont plus de 60 enfants palestiniens.

Vision alternative

Difficile, à travers les médias dominants, de connaître et donc de comprendre la société palestinienne. D’où l’importance de ce festival. D’autant que, pour cette septième édition, le FCP propose un focus sur Jérusalem. Il s’agit de mettre en évidence les bouleversements politiques et sociaux qui ont frappé la ville ces dernières années.

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En projetant des films d’archives et des films contemporains, le festival souhaite présenter une vision alternative de cette ville, en faisant parler son histoire, son architecture et ses habitants, dépassant ainsi sa seule image de lieu saint des trois grandes religions monothéistes.

  • Deux courts métrages de la réalisatrice Jumana Manna seront projetés le 5 juin : « Blessed Blessed Oblivion » tisse un portrait de la culture viriliste des « voyous » de Jérusalem-Est, qui se manifeste dans les salons de coiffure, les garages et les salles de sport, et « A Sketch of Manners » raconte l’organisation, en 1942, par Alfred Roch, un politicien bohémien, d’un dernier bal masqué en Palestine.
  • On pourra également voir, toujours le 5 juin, « Jérusalem Calling », de Raed Duzdar – en 1936, les Britanniques créent une radio pour rallier les populations arabes à leur politique coloniale.
  • Le 6 juin, « Hanna K. », de Costa-Gavras, viendra clôturer l’édition. Il raconte l’histoire de Hanna Kaufman, juive états-unienne installée en France, qui quitte son mari pour vivre sa passion avec un poète qu’elle suit en Israël.

Parmi les dizaines de longs métrages présentés, signalons « Fedayin, le combat de Georges Abdallah », du collectif Vacarme(s) Films. Le film retrace le parcours d’un infatigable communiste arabe et combattant pour la Palestine. Des camps de réfugiés qui ont forgé sa conscience à la mobilisation internationale pour sa libération, nous allons à la découverte de celui qui est devenu l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe.

À ne pas manquer également, le documentaire « Not Just Your Picture », d’Anne Paq et Dror Dayan. Elles racontent la vie de Ramsis et Layla Kilani, nés et élevés en Allemagne, dont le père palestinien a été tué avec leurs cinq demi-frères et demi-sœurs lors des bombardements de Gaza en 2014.

En ligne et dans les salles

L’ambition de faire découvrir au public francilien la richesse et la diversité du cinéma palestinien s’exprime aussi dans les courts métrages dont l’édition 2021 du FCP propose un large programme. Il vise à soutenir et encourager la génération émergente de cinéastes palestiniens.

Au regard de la situation particulière, l’édition a lieu sous forme hybride, à la fois dans les salles et en ligne sur le site du FCP. Celui-ci consolide son rayonnement au sein de la région : à Paris, Saint-Denis, Aubervilliers, Montreuil et Mitry-Mory. Les séances en ligne, accessibles gratuitement partout dans le monde, sont disponibles pendant 24 heures.Festival Ciné-Palestine. Du 27 mai au 6 juin, en salles et sur festivalpalestine.paris

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